Je partage mon expérience avec l’ESAAT après trois années d’études de DN MADE objet au sein de cette école. Mon parcours commence en première année, avec un bac général spécialité arts plastiques et SES. Contrairement à d’autres élèves issus de la filière STD2A, je partais avec quelques lacunes, ce qui est compréhensible dans une formation spécialisée.
Mais au lieu de m’accompagner, de me conseiller et de m’aider à progresser, ce qui est, rappelons-le, le rôle de tout enseignant J’ai fait face à un corps professoral humiliant, méprisant, et fermé. On m’a fait comprendre très tôt que je n’avais “pas ma place ici” et qu’à leur yeux je “prenais la place de quelqu’un qui en avait vraiment besoin”. Cette attitude, a duré deux ans.
Malgré cela, j’ai tenu, j’ai travaillé, j’ai passé tous les rattrapages, validé chaque année, contre toute attente, ou pour leur “plus grand malheur”, qui sait.
En troisième année, enfin, le changement de professeures m’a redonné un peu d’espoir : à l’écoute, pédagogues, bienveillantes. Grâce à elles, mes résultats sont montés, mes projets étaient enfin valorisés, preuve que la confiance et le bon encadrement transforment un élève.
Mais cette parenthèse s’est vite refermée au moment du projet de fin d’études. Jusqu’à l’oral, le suivi était bon. Et puis, le jour J : un jury agressif, aucune vraie question posée, uniquement des remarques destructrices, notamment sur le choix de mon sujet (le luxe, apparemment un sujet non apprécié pour certains membres du jury). Résultat : rattrapage.
Je passe donc un rattrapage : la proviseure, membre du jury, arrive 15 minutes en retard sans un mot d’excuse, aucun bonjour, une attitude glaciale, un mépris palpable. Durant l’échange, elle me dévisage, me parle avec condescendance, ne m’écoute pas. Le soir même, un simple message pour m’annoncer que je n’ai pas mon diplôme. Trois ans d’efforts balayés.
Un an plus tard, je n’ai toujours pas eu accès à ma grille d’évaluation, malgré mes demandes. Aucun rendez-vous accepté, aucun retour à mes mails ni appels. Un mépris institutionnalisé, une absence totale de dialogue. Vous vous déplacez dans le bureau du monsieur qui gère les rendez-vous, vous lui dites que vous voulez un rendez-vous et vous lui expliquer la situation et il vous dis en face à face alors qu’il n’était pas présent à l’oral « en même temps quand on fait un oral fait à partir de bric et de broc faut pas se plaindre ». Voilà comment on considère votre travail.
Aujourd’hui, je parle non pour me plaindre, mais pour prévenir. Si vous n’entrez pas dans le moule parfait qu’ils attendent, fuyez. Ce système ne vous aidera pas à grandir, il vous brisera.
Et je tiens à dire une chose importante : je ne suis pas la seule. En parlant avec plusieurs camarades, beaucoup ont vécu la même violence morale, le même mépris, le même sentiment d’abandon. Cette école a brisé plus d’une personne.
Heureusement, tout le personnel non enseignant n’est pas à mettre dans le même sac. Les surveillants, ont été d’un soutien moral précieux. Humains, respectueux, à l’écoute, ils ont adouci ces années si dures. Je les remercie sincèrement.
Mais pour ce qui est du cœur pédagogique et de la direction : à fuir. Cette école se proclame école d’excellence mais ne sait ni enseigner, ni respecter, ni élever ceux qui n’entrent pas parfaitement dans ses cases.